Le 8 mars dernier des millions de personnes se sont mobilisées dans la rue pour dénoncer la violence faite aux femmes*, la précarisation des conditions de vie des femmes* des classes populaires et l’invisibilisation de leur travail productif et reproductif pourtant essentiel au maintien de nos sociétés.
Aujourd’hui plus que jamais, la crise sanitaire et économique déclenchée par le COVID-19 met en évidence et accélère des phénomènes que le mouvement féministe dénonce depuis longtemps. Les formes de travail exercées par les femmes ne souffrent pas juste de l’invisibilisation et de la violence patriarcale et raciste, mais aussi de la violence néolibérale qui les précarise financièrement. La majorité des secteurs essentiels sont caractérisés par une instabilité des contrats de travail, par un manque d’encadrement social, fragilisés, niés. Travail reproductif, care, charge mentale, double journée de travail, inégalités ne sont pas de simples mots. Derrière eux, il y a des visages, des noms, des voix, des corps de femmes*, qui sont doublement (voire triplement) exploitées. La violence machiste ne se trouve pas seulement entre les murs domestiques : elle s’insère et s’exprime organiquement aussi dans l’appareil économique, institutionnel, policier et colonial. Tous ces niveaux se nourrissent mutuellement et ce sont nos corps qui payent le prix de cette exploitation !
A l’occasion de la date historique du Premier mai, qui unit les travailleurs et les travailleuses du monde entier dans la lutte pour la reconnaissance et la mise en œuvre de leurs droits, nous, le Collecti.e.f 8 maars Bruxelles lançons notre l’appel international pour un Premier Mai féministe, lancé de manière unitaire par des collectifs féministes de plusieurs pays du monde.
Dans ce contexte de crise sanitaire, nous constatons que :
Le travail domestique et de soin aux personnes devient central pour contrer la crise : sans ce travail la société périrait tout simplement. Toutes ces tâches vitales, toujours invisibles et exploitées, ont aujourd’hui la centralité politique qu’elles méritent. Pourtant les conditions de travail restent précaires, que ce soit en termes de droits ou de protection.
En Belgique, trois quarts du personnel sanitaire est composé par des femmes. Iels dénoncent depuis plus d’un mois la pénurie de matériel et de protection et insistent sur le fait que leur vie ne peut pas être mise en danger. Quant aux aides-ménagères, pour la quasi totalité femmes d’origine immigrée, elles restent sous-payées, le plus souvent mal considérées. Presque toujours la santé de celles qui sont obligées de continuer à travailler n’est pas protégée.
Le confinement augmente également les violences conjugales contre les femmes et les personnes LGBTQI+. Le confinement, ainsi que la gestion autoritaire et policière de celui-ci par l’Etat est idéalisé comme étant un espace « safe » alors qu’on oublie que pour beaucoup la maison et l’espace privé ne le sont pas puisque cela équivaut à rester isolée avec son propre agresseur.
Les politiques gouvernementales oublient également ceux et celles qui n’ont pas une maison (les personnes sans abri, les migrant-e-s non régularisé-e-s), ceux et celles qui vivent dans des conditions de détention inhumaines (centres fermés, prisons etc.) et sans les mesures de protection nécessaires mais aussi ceux et celles qui vivent dans des logements précaires ou insalubres où le virus prolifère plus facilement. Pour toutes ces catégories la violence de tous les jours est accrue.
Comment faire en sorte que l’État prenne en charge ces problématiques ?
Nous pensons que cette crise peut être une occasion pour exiger un changement réel de société et nous ferons de notre mieux pour lutter dans ce sens :
Nous exigeons une politique de responsabilité économique face à la pandémie : nous ne sommes pas disposées à accepter une fois de plus que les grands actionnaires soient sauvés et qu’en même temps celleux qui ont perdu leur travail ou qui ne l’ont jamais eu se retrouvent sans revenu ou soient obligé-e-s de s’endetter pour survivre. La richesse doit être redistribuée maintenant et ne doit plus être l’apanage d’une minorité privilégiée ;
Nous refusons de revenir à la normalité néolibérale dont l’insoutenabilité est indéniablement révélée dans cette crise. Alors qu’aujourd’hui, plus que jamais, la santé et la vie s’affirment comme des questions collectives et politiquement centrales, les politiques néolibérales prêchent une logique de responsabilité individuelle de gestion : travailler plus dans l’avenir pour récupérer les profits perdus et faire encore plus de cadeaux à ceux qui sont déjà riches ;
Nous ne nous plierons pas à l’isolement et l’individualisme parce que nous ne pouvons pas le faire. Soit nous sortons de cette crise ensemble, soit personne ne le fera ;
Ce que la grève féministe mondiale nous a appris, c’est que c’est lorsque nous sommes ensemble que nous sommes fortes. Maintenant plus que jamais nous devons nous mobiliser ensemble afin d’éviter la fragmentation que la pandémie nous impose.
# Aujourd’hui chez nous, demain dans la rue !
Lors de la Journée internationale des travailleurs et des travailleuses, nous crierons toute notre colère contre la violence d’une société qui nous exploite, nous opprime et nous tue. Nous ferons cela dans les modalités exigées par le confinement, mais nous ne renoncerons pas au droit de nous battre pour une société plus juste, sans violences patriarcales, racistes, coloniales et sans exploitations capitalistes. Plus jamais la production d’un avion de chasse ne primera sur celle d’un respirateur, plus jamais les sauvetages bancaires ne primeront sur les investissements dans la santé et l’éducation, plus jamais les enseignant-e-s, les médecin-e-s, les aide-ménagères ne gagneront moins que des investisseurs. Plus jamais les emplois ne seront au service de la mort, plus jamais les responsables des banques ou des entreprises meurtrières ne décideront de notre avenir.
Nous désignerons les coupables de cette crise, qui devront en payer le prix !
Nous voulons une sortie féministe de cette crise et nous ne voulons pas revenir à la normalité puisque la normalité signifie inégalités, violences et exploitation! https://www.anti-k.org/2020/04/29/appel-pour-un-1er-mai-feministe/
Je prends la parole à mon tour pour vous donner quelques idées sur la façon dont vous pouvez manifester. ;-) J’ai pioché ces idées sur le site d’ATTAC France.
https://france.attac.org/se-mobiliser/que-faire-face-au-coronavirus/article/faites-entendre-votre-voix-le-1er-mai
Fabriquez une pancarte avec un texte, une image, une photo, un dessin... Reproduisez-là sur un tissu ou un grand carton... pour l’afficher sur vos portes, fenêtres, balcons grilles... en utilisant #PourLeJourDapres, #noustoutes38 et #PlusQueJamaisLe1erMai. Prenez-vous en photo seul·e ou en famille avec une ou plusieurs pancartes. Dans le cadre d’une sortie autorisée : Attachez une ou deux pancartes sur vous pour aller acheter le pain, sortir votre chien, faire votre footing... Déposez une pancarte à l’entrée de votre village, sur une place publique, un poteau, un axe de passage ou tout autre endroit qui vous semble approprié. Vous manquez d’inspiration ? Retrouvez des idées et tutos dans notre kit « Actions en confinement ». Comment communiquer ? D’ici au 1er mai, publiez vos photos et vidéos sur les réseaux sociaux en utilisant #PourLeJourDapres et #PlusQueJamaisLe1erMai #noustoutes38 et la mention @attac_fr et @noustoutes38 Téléchargez et imprimez l’affiche et les explications et déposez-en en bas de votre immeuble, devant chez vous, dans les boites aux lettres de votre quartier... Faites passer le message à votre famille, vos proches ou vos collègues par sms, mail ou messagerie instantanée. On compte sur vous !
En Canadien, “luciole” se dit “mouche à feu”.
Aux Etats-Unis, “mouche à éclair”.
(Je crois que je préfère “luciole”...)
Coup de coeur sur La fille dans l’écran de Lou Lubie et Manon Desveaux
Un roman graphique sensible et drôle, profond et réaliste. 2 illustratrices de talent ont collaboré pour créer cette bande dessinée épistolaire moderne qui nous questionne sur les choix que nous faisons pour mener la vie à laquelle nous aspirons...
Résumé : Coline vit en France et rêve de devenir illustratrice. En quête d'inspiration, elle contacte Marley, une photographe installée au Canada qui a abandonné sa passion pour une vie sociale trépidante. Ces deux jeunes femmes que tout oppose vont tisser sur Internet un lien troublant, plus fort que la distance et le décalage horaire...
Je voudrais remercier Adèle Haenel pour avoir dénoncé les agissements pédophiles de Christophe Ruggia à son encontre lorsqu'elle était âgée de 12 à 14 ans.
Je voudrais la remercier de nous livrer avec une incroyable sincérité son parcours de reconstruction personnel, ses réflexions, et le rôle des rencontres qui lui ont permis de survivre et de se transformer en la personne qu'elle est aujourd'hui.
Je voudrais la remercier pour la force de son espoir, de son humanisme, et de sa volonté de changer la société en quelque chose de meilleur, en un tissu de relations qui a du sens pour chacune et chacun de ses membres, et non une société dont le pouvoir de maîtriser le récit collectif appartient uniquement à la classe dominante des hommes cisgenres hétérosexuels, pour son profit exclusif, au détriment de toutes les autres catégories de personnes (femmes, lesbiennes, gays, asexuel.les, personnes trans, queer, etc) dont le témoignage est le plus souvent ignoré, humilié, bafoué, tourné en ridicule, dénigré, dénoncé, dévalorisé, ou minimisé, par les hommes, et par les femmes qui défendent le patriarcat sans même en avoir conscience.
Ces hommes qui n'ont pas conscience du mal qu'ils font aux autres, aux femmes qu'ils « aiment » (mais qu'ils aiment si mal, qu'ils « possèdent » serait le terme exact) en ne prenant pas en compte leur ressenti, leur attitude en retrait, leurs sourires gênés, et n'entendent pas le silence assourdissant qui suivent leurs discours, leurs remarques graveleuses, leurs « blagues », leurs actes de séduction imposée, leurs gestes sur nos corps qui ne veulent pas être touchés , leurs regards concupiscents, scrutateurs, jugeants, moqueurs, méprisants, indifférents, tout-puissants, dont même la tendresse est entachée de supériorité, et ne veut plus rien dire ! Merci à Adèle Haenel pour la lettre qu’elle a écrite à son père et qu’elle a bien voulu partager avec nous, des inconnu.es, pour nous permettre de prendre de la force et de reprendre espoir en des relations entre les femmes et les hommes, entre adultes et enfants, plus respectueuses, plus égalitaires, plus sincères, y compris au sein de nos propres familles.
En cette période de Noël, propice aux rassemblements familiaux, j’ai l’espoir que son intervention me permettra de dire tout ce qui me pèse dans mes relations avec mes parents, non pour couper le dialogue, mais pour être entendue, et, si possible, nous réconcilier au-delà du mal qu’on a pu se faire, malgré notre amour.
https://www.youtube.com/watch?v=QFRPci2wK2Y&t=26s
Des craquelures
à la surface du thé -
Matin fragile — Mat Fauve
Dimanche matin
un réveil récompensé -
sommets enneigés
Mat Fauve
Comment planter un fanal sur les flots d’une rivière au galop ?
Les drapeaux claquent sous le souffle des rancœurs
aux frontispices marmoréens des châteaux
mais aucun d’eux ne porte ta marque.
Et pourquoi chercher des repères
dans les constellations qui bordent ses paupières ?
La voie est intérieure
La vérité aussi, d’ailleurs.
Pourquoi ces éclaboussures de désir
Pourquoi ces projections absurdes
d’émotions et d’intentions
de gestes et de non-dits
dans le sillage de tous ceux qui t’entourent ?
Ne sais-tu pas
que rien ne peut changer une alouette en pierre ?
Ni imprécations, ni chantage, ni prière ?
Que le fleuve coulera vers la mer
quoique tu fasses pour le détourner
de sa destination première ?
Ne comprends-tu pas
que les chats sont libres
que le vent est fou
qu’ondulent les dunes
que les nuages peuvent mille fois
se transformer
jamais
ils ne deviendront un confortable édredon
malgré tous les retapissages des avions ?
Ne vois-tu pas
qu’un arbre est un arbre
Et non le pivot du monde
Ni même un confident
amical et discret
épanchant calme et stabilité
offrant un havre bienveillant
à ton radeau en déroute
à l’abri de la furie qui t’habite
des cyclones qui te dévastent
du maelström des doutes
menaçant de t’engloutir
tel un rafiot à la dérive
sur la langue gloutonne d’un trou noir ?
Alors arrête, je t’en prie
Arrête de te torturer ainsi
Arrête de vouloir mettre le vent en cage
le soleil en bouteille
et les gens dans des cases
Arrête de chercher midi au fond d’un puits
et quatorze heures à l’aurore
l’ivresse des cimes au relief d’une virgule
la bravoure qui te fait défaut dans la légèreté des bulles
Arrête de te triturer les méninges
dans un ballet de bouts de ficelle
comme un Gepetto à manivelle.
Arrête de courir sans cesse
après les comètes de tes promesses
que tu trahis sans réfléchir
pour te lancer sur de fausses pistes.
Arrête un instant, s’il-te-plait
Fais taire la machine à souhaits.
Fabrique toi une petite coquille
un labyrinthe, une cachette,
et tandis que tu te recroquevilles
soulage le poids de ta tête.
Lâche ton armure, ton épée et tes gants
Dénoue ta chevelure, ôte tes vêtements
Époussète ton passé, éloigne les remontrances
Dépouille toi de qui tu étais
Renie tes appartenances
Et pardonne toi d’exister
telle que tu es, rien de plus.
Retourne à toi-même
Explore ton âme
Retrouve les trésors abandonnés
enfouis sous la fange et les débris
des désastres operculés
des lâchetés et des oublis.
Suis la boussole et les sentiers
des éclats de rire de ton enfance
des éblouissements crépusculaires
la frénésie salvatrice de la danse
le repos bienfaisant de l’hiver
la fragilité des dentelles de glace
l’éternité mouvante de la mer
la gourmandise rouge des pralines
le silence apaisant des monastères
le soulagement du corps dans l’effort
et, au petit matin, la lumière opaline
de la rosée sur les cerisiers en fleurs.
— Mat Fauve
Encore une fois
Inonder la cavité buccale
Avec de l’eau bouillante
Comme des fantassins moyenâgeux
A travers les brèches de l’aurore
Il s’agit de noyer les assaillants noctambules
Attardés sur la pointe de la langue
Là où dansaient les rêves
Dans leurs tutus acidulés de mousseline
Comme des cheesecakes en ballerines
agitant leurs ailes et leurs crinières de tulle
Fondre dans la saveur de leurs pirouettes
Et de leurs sauts périlleux
que l’on contemple avec l’effroi superstitieux
d’une brisure ou d’un chute
quand seuls les rires volent aux éclats
et se fracassent contre les parois de nacre
Leurs acrobaties rebondissent
telles des bulles arc-en-ciel
dont les reflets tourmalins s’entremêlent
et tournoient en corolles
sous la caresse lutinesque
au rythme hypnotisant
de l’orchestre dantesque
au bal des ardents.
Après toute cette splendeur
Après tant de majesté
de fantaisies chimériques
il faut se résigner
à la cour des miracles
à l’hécatombe du réel
le cœur dans la poussière
la gravité sur les épaules
le regard mécanique
sous la félicité narquoise des panneaux publicitaires
qui vendent des rêves bien terre-à-terre
gardons aux coins de nos paupières
les paillettes opalines de nos chavirées lunaires
— Mat Fauve
Eclairs et coups de tonnerre Explosent comme boulets de canon Les oiseaux fuient le front De je ne sais quelle guerre Les enfants sursautent Les adultes rient fort La fenêtre est ouverte L’inquiétude reste au bord L’excitation des feux d’artifice Le plaisir des bulles et des ronds dans l’eau La fraîcheur soudaine des gouttes salvatrices ôtent au mois d’août sa moiteur de tombeau Ainsi, d’une journée condamnée à l’ennui D’un ciel bleu immaculé, d’une joie morne en cage L’orage change en fête miraculeuse et sauvage La torpeur estivale par la grâce de la pluie. — Mat Fauve
Un tout petit peu
de malheur dans l’amertume
du thé ce matin
— Mat Fauve
La vague céleste formait un tsunami menaçant d’engloutir l’hôtel, le supermarché, la plage, le petit cabanon du maître nageur et tous les baigneurs insouciants qui ne regardaient pas le ciel...
Les notes de piano pleuvaient en gouttes rapides et serrées dans la conque spiralée de mon oreille. Elles s’accordaient à merveille avec le lavis gris du ciel et les cascades facétieuses des hirondelles.
Les vaguelettes rousses des toîts en étaient toutes éclaboussées.
Les maisons pointues du voisinage tendaient leurs lucarnes et les bras décharnés de leurs antennes vers ma fenêtre entrouverte pour mieux entendre les arpèges allègres des touches noires et blanches.
Au loin, la silhouette délavée de la montagne effilochait les dentelles du soir.
Une tisane de lavande ajoutait ses exhalaisons bleutées à l’atmosphère cotonneuse de ma chambre.
Ma rue était déserte, hormis quelques roses blanches qui penchaient la tête avec recueillement sous la caresse enivrante de la mélodie primesautière de Schubert. Ou peut être sous le poids de la nuit tombante et de l’averse lancinante de ce mois de mai martyr. Qui pourrait le dire ? — Mat Fauve
J’ai jeté un caillou à la rivière, hier
Je l’ai jeté du haut d’un pont
dans les remous écumants du courant
J’ai bien observé sa chute et son impact
Je voulais graver dans ma tête
ce mouvement, ce lâcher-prise
cette disparition subaquatique,
imaginer son chemin roulé par les eaux.
Le caillou était vert,
vert rainé de blanc
comme une balafre brillante
dans le vert de l’espoir.
Il était beau, ce caillou !
J’aurais aimé pouvoir le ramener chez moi
Le poser avec les autres sur le meuble en bois
pour pouvoir le regarder et le toucher de temps en temps…
Mais non, je l’ai jeté à la rivière.
Je ne voulais pas, mais il le fallait
on ne peut pas aimer un caillou à sens unique
il se serait ennuyé sur mon étagère
j’ai préféré lui rendre sa liberté,
et même, lui offrir des aventures,
lui qui était immobile sur le goudron
à prendre la poussière des âges.
Je lui ai offert le tumulte du voyage
la caresse, la force et la poussée des flots
les raclements sur le fond de la rivière
la rencontre des graviers et des pierres
comme lui emportées, comme lui, en sousnage,
et peut être même, la mer,
tout au bout
la beauté de la mer
la délivrance de la mer
l’immensité de la mer…
J’ai offert la liberté à ce caillou
que j’aimais
je l’ai laissé partir sans espoir de le revoir.
(Que pouvais-je faire d’autre?)
J’ai bien observé sa chute et sa disparition
Je lui ai crié AU REVOIR !
Je suis restée longtemps immobile sur ce pont
et l’eau recouvrait tout sur son passage.
— Mat Fauve
Gâteaux en miettes
Les picorer ensemble
un jeu entre nous.
— Mat Fauve
Sur le tapis sombre
de l’automne, l’élégance
des amanites.
— Mat Fauve
Ce soir, chez mon père
omelette aux champignons
cueillis du matin
— Mat Fauve